Notre nouveau rapport à l’assiette durant la pandémie de COVID-19
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Dans une étude rédigée par Paula Navaroo, analyste Social Intelligence chez We Are Social, on apprend que le bouleversement de notre rapport à l’assiette occasionnée par la pandémie de COVID-19 a des conséquences très visibles sur les réseaux sociaux.
Le confinement ne nous aura jamais autant fait côtoyer nos cuisines. Et si pour certains il s’agit d’une simple extension de leurs habitudes, pour d’autre il s’agit d’une véritable révolution par l’assiette. C’est ce que constate Paula Navarro, analyste Social Intelligence chez We Are Social, qui note l’explosion des sujets culinaires sur les réseaux sociaux.
Cuisiner, une bonne façon de lutter contre l’ennui
Si les millenials et la génération Z consacrent entre 30 et 40% de leurs dépenses mensuelles à la nourriture (étude Global Web Index 2019), leur temps effectif derrière les fourneaux ne caracole pas en tête des autres catégories. En temps normal, seulement. Car durant cette pandémie, cuisiner un devenu un moyen ludique de passer le temps et l’occasion de parfaire ses compétences. Sur les réseaux, les signes ne trompent pas : le nombre de téléchargements de l’application Marmiton – par exemple – a bondi, et les hashtags liés à la cuisine en confinement en ont fait de même.
Sur Instagram, on partage désormais fièrement ce que l’on a concocté, on échange avec les autres et on distille des conseils. Un bon moyen de tromper l’ennui, tout en créant du lien social, malgré la distanciation imposée par le gouvernement. Une tendance amplifiée par les professionnels du secteurs : chefs, sites spécialisés, sportifs – qui entrent eux-aussi dans la danse et participent à l’accroissement de l’intérêt collectif pour la cuisine.
Ce confinement a permis de montrer aux gens que la cuisine existe !! Ça fait plaisir de voir les gens se motiver à faire des bons plats plutôt que de commander H24
— t’as une notif (@BadrPitt) April 15, 2020
La cuisine comme expression solidaire
À côté des cagnottes en ligne et la confection de masques par les particuliers, la solidarité des gens depuis le début du confinement s’est principalement exprimée à travers la cuisine. Le jeune chef Julien Sebbag, par exemple, a joint son mouvement « La Résistance des Chefs » a l’effort collectif pour acheminer auprès des personnels soignants du repas de qualité. Idem pour le compte @vosgateaux qui invite les particuliers de la ville de Paris à préparer des gâteaux pour les personnel soignant, en signe de soutien et de reconnaissance.
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Par ailleurs, la consommation des produits locaux et de saison, connait un regain d’intérêt – notamment dans le but de soutenir les producteurs locaux durant la crise sanitaire. Une prise de conscience de l’importance du circuit court et local est observable dans les pratiques, les comportements et sur les réseaux.
Une prise de conscience supplémentaire
Quand notre santé est mise à mal, notre intérêt pour les aliments sains et respectueux de notre organisme bondit également. L’étude de We Are Social nous apprend ainsi que la start-up israélienne Tastewise a constaté une augmentation croissante (66%) des recherches pour des aliments bénéfiques pour le système immunitaire. Un réflexe qui vient confirmer une tendance déjà installée depuis 2017 et l’augmentation des achats d’aliments plus sains dans toutes les strates de la société.
Toute la question repose désormais sur la propension de ces nouvelles habitudes à perdurer après la crise sanitaire du COVID-19. Le bouleversement de nos habitudes aura-t-il un impact durable sur notre consommation ? Ou reviendrons-nous « à la normale » ?