Simonetta, la presque bonne surprise du pizza-game parisien
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Le pizza-game de Paris compte de nombreux challengers. Pour nous, East Mamma en est le champion incontesté. Mais lorsque nous nous sommes retrouvés devant Simonetta, sur le Quai de la Marne, nos certitudes ont bien failli vaciller.
Comme beaucoup d’entre vous, on a longuement, looooonguement patienté dans la file d’attente improvisée du restaurant East Mamma, dans le 12e arrondissement de Paris, avant de pouvoir déguster leurs pizzas et autres plats italiens.
Il faut bien l’avouer, l’attente en vaut la peine. Notre rencontre avec leurs pâtes à l’encre de seiche reste inoubliable. Mais la contre-partie, insidieuse et fourbe, est que vous n’êtes jamais garantis d’entrer et pouvez tout aussi bien finir dans le kebab d’à-côté en cas de refus intempestif.
Alors, quand nous sommes tombés, après une rapide consultation de l’app Dojo (bisous vous êtes trop forts), sur Simonetta – au bord du quai de la Marne – un espoir était né.
Simonetta, des airs napolitains sur le quai de la Marne
Chaleureux, extrêmement bien décoré, avec une entrée donnant directement sur le four à bois dont sortent en virevoltant des pizzas alléchantes, tant visuellement qu’olfactivement ; tout était réuni pour un voyage express dans le sud de l’Italie.
Ce soir-là, Simonetta était plein à craquer. La clameur qui s’élève des tables invite à se joindre à l’ambiance. Pour patienter, on nous installe au bar : Spritz et Prosecco. Sur notre gauche, une pizza sort tout juste du four – une délicieuse odeur de truffe s’immisce dans notre apéritif et aussi dans nos têtes : « une pizza Tartufo, s’il vous plait ». Elle sera accompagnée de la Mattanza, la bien-connue du sud de l’Italie : tomate, thon, oignons rouges.
La trahison du four à bois
Dès leur arrivée sur la table, les parfums se libèrent et délient notre appétit. Le premier coup de couteau est difficile ; la pâte s’étirant sous les dents du couvert. En bouche, le résultat n’est pas différent, la pâte – bien que croquante à l’extérieur – manque quelque peu de cuisson à l’intérieur, lui donnant une texture caoutchouteuse.
Mais ce critère-là reste personnel. Nous ne sommes pas tous égaux devant la pâte à pizza – et si certains la préfèrent fine et croquante, d’autres la préféreront épaisse et aérienne. Le plus décevant cependant, sonne comme une haute trahison : le four à bois, qui confère à la pizza ce petit supplément d’âme, peut parfois laisser un souvenir un peu trop encombrant – une fine pellicule de brûlé au dos de la pâte. Et là, difficile de faire l’impasse. Bien que travaillés et savoureux, les ingrédients de la pizza se laissent totalement submerger par la goût âcre de la pâte carbonisée. Alors on se rabat sur le coeur, et on gratte légèrement le dos de la pizza, pour trouver un peu de réconfort dans la crème truffée.
Verdict, bien qu’elles soient visuellement séduisantes et gustativement intéressantes, il manque aux pizzas de Simonetta ce « petit quelque chose » qui nous aurait définitivement convertis et décidés à ne plus s’entasser dans la file d’attente du Faubourg Saint-Antoine.
Cela dit, le cadre est charmant et le service impeccable et vous y passerez un excellent moment. Faites cependant l’impasse sur les deux boules de glace à 7,00€ : certes, elles sont faites avec amour, mais leur taille limitée ne justifie que très peu de débourser le même prix qu’un tiramisu ou une panna cotta.